• Témoignage de Marie

     Marie, 32 ans.

    Marie a subis des attouchements d'un garçon de quatre ans son aîné quand elle avait 11 ans. Ce souvenir douloureux lui est revenu à 25 ans. Voici son témoignage.

     J’ai commencé mes séances d’EMDR, suite aux conseils d’une amie, pour travailler sur un traumatisme autour d’attouchements sexuels survenus dans l’enfance.

     J’ai occulté cet événement pendant des années jusqu’au jour ou j’ai enfin pris conscience qu’il avait des répercussions sur mes relations à mes parents, à mon couple, à mes amis.

     En effet, j’avais développé des relations de dépendance affective avec les autres. Je m’investissais beaucoup dans les relations pour être à la hauteur des espérances des autres, pour être toujours aimée. J’étais profondément frustrée et déçue lorsque le retour d’autrui n’était pas conforme à mes attentes. L’équilibre ne caractérisait pas mes relations.

     Je ne pouvais pas construire une relation de couple saine avec une sexualité épanouissante dans la mesure où les hommes me faisaient terriblement peur.

     Je n’étais pas capable d’accorder ma confiance.

     Je me suis oubliée, rejetée, désaimée pendant longtemps jusqu’à ce que j’aie décidé que ca allait cesser.

     

    Au début, j’ai posé le cadre de mon histoire et j’ai expliqué pendant toute une séance (la première) sur quel point je souhaitais travailler et pourquoi.

     Je dois avouer que je restais perplexe face à cette méthode de traitement que je ne connaissais pas et surtout par rapport aux conséquences des séances.

     J’ai été très vite rassurée et j’ai compris que c’était moi qui travaillais pour examiner cette situation traumatisante et faire en sorte qu’elle fasse partie de moi sans être traumatisante.

     Lors de la 3ème séance, j’ai pu revivre la situation traumatisante en images mais aussi en couleurs, en odeurs et en parole.

     Je me suis vue en train de sortir de la cage dans laquelle je m’étais enfermée petite. Je me suis sauvée moi-même. La grande fille d’aujourd’hui est venue secourir la petite enfermée. Je me suis pardonnée aussi et j’ai pardonné à mes proches de ne pas m’avoir secouru.

     Ca a été un véritable choc, une vague d’émotions intenses et libératrices.

     Je pouvais enfin avoir confiance en moi, me protéger moi-même et j’ai lâché prise par rapport aux attentes des autres à mon sujet. Je vis pour moi désormais.

     Grâce à un travail encadré et progressif sur des situations du passé ayant un rapport avec le présent, au bout de 4 séances intenses, le traumatisme ne guide plus ma vie, j’ai des relations saines avec les autres, je suis en accord avec moi-même et je me sens apaisée.

     L’EMDR m’a permis de trouver un équilibre durable en quelques séances.

     


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  • Commentaires

    1
    Malia
    Mardi 29 Octobre 2013 à 19:54

    Bonsoir,

    la lecture du témoignage de Marie,  traitée en EMDR, fait écho en moi car je réalise que j'ai vraiment besoin d'aide.

    Hier soir, j'ai regardé un film sans savoir sur quel sujet, il portait : Precious. Histoire d'une jeune afro-américaine de 17 ans ayant accouché 3 fois d'enfants issus de l'inceste. (son père) J'ai beaucoup pleuré car il a reveillé ma faille. J'en ai rêvé et aujourd'hui je suis inconsolable et tellement fatiguée.

    L'évocation ds le film, du viol de cette enfant dés son plus jeune âge (mm pas 3 ans) m'a renvoyé à ma propre histoire.

    Je n'ai pas été violé par mon père, mais comme la jeune femme, ayant écrit son témoignage dans votre rubrique j'ai subi des attouchements sexuels de la part du fils de ma nounou dès l'âge de 3 ans. Je m'en souviens mes parents venaient de se séparer..

    Bref, cela a duré ensuite épisodiquement puisque la maman, de cet adolescent a arrêté de nous garder au bout d'une année. Mais dès qu'ils étaient invités chez nous cela recommancait.

    J'en ai gardé très longtemps une culpabilité de n'avoir pas su dire non et une colère auprès de ma maman, pour ne pas nous avoir sauvé, ma petite soeur et moi.

    Aujourd'hui, j'ai 35 ans et je ne sais pas si cet évènement est l'acte fondateur de mon mal être larvé. Mais ce que je sais, c'est que cela fait un an, que mon corps m'alerte en somatisant (bien plus que d'ahbitude) à tout va et en se cassant de partout.

    Le décès du petit frère de ma maman (cancer) au printemps dernier, que j'ai accompagné comme j'ai pu dans on agonie, est je crois la dernière souffrance que mon jeune corps et ma vieille âme pourront encore subir... J'ai vraiment peur, je contrôle de moins en moins mes émotions.

    Ma vie est n'a jamais été équilibré, comme mes relations familiales, amicales et amoureuses. Certains disent que ma vie est riche, que j'ai vécu tellement de choses à mon âge. Moi c'est l'inverse...

    Je m'enfonce de plus en plus et n'arrive plus à dissimuler derrière mon sourire, avec de l'humour ou l'art de la fête, mon mal être existentiel.

    Aujourd'hui je prépare un concours trés important pour moi, et tout m'effraie.

    Mon ami m'aide un peu. Mais je lui fais plus de mal que de bien. Pouvez-vous m'aider ?

    PS Surtout merci pour ts ces témoignages. Ils permettent de comprendre voir d'accepter et de chercher des solutions. Je me sens moins seule dans ma souffrance.

    2
    Mercredi 30 Octobre 2013 à 08:58

    Merci pour votre message.

    Je pense effectivement que c'est le moment dans votre vie pour changer les choses. On peut toujours essayer de tenir un peu plus longtemps... mais c'est tellement épuisant, et à quel prix !

    Les abus dans l'enfance sont des événements traumatiques majeurs, il vont perturber un développement identitaire et sensoriel. A l'âge adulte les conséquences sont nombreuses:
    - Troubles dissociatifs
    - Peur, angoisses dans des situations spécifiques
    - Auto-dévalorisation
    - Troubles dans les relation intimes
    - Troubles psyhosomatiques
    - etc..

    Face au traumatisme "LE CORPS SE SOUVIENT", c'est un concept majeur. Ce qui est frappant c'est que les vitimes de maltraitances, d'abus dans l'enfance vont lutter constamment avec / contre leur corps. Les signes somatiques sont multiples et changent souvent. Il ne faut pas voir son corps comme un ennemi à combattre mais plutôt comme un ami en souffrance qu'il faut accepter et aider..

    N'hésitez pas à prendre contact avec moi par téléphone, je pourrai vous indiquer un thérapeute EMDR spécialisé selon votre lieu d'habitation. 

     

     

     

     

     

     

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