• Voici ce que m'a livré une patiente en fin de suivie EMDR. Elle m'a donné l'autorisation de transmettre ce qu'elle m'a écrit et je l'en remercie. Elle a 33 ans, mariée, 2 enfants et son suivi a duré 2 ans. Ceci est un résumé de la richesse des écrits qu'elle m'a confiée. Vous retrouverez ce témoignage dans le chapitre 13- Maltraitances dans l'enfance. 

    Au début des séances EMDR, je me posais uniquement en victime (surtout de ma mère). J'estimais que mon état n'était lié qu'au fait que ma mère était extrêmement blessante, méchante, que mon père me couvait trop et ne me prenait pas au sérieux, que mon mari ne m'aidait pas assez. Je me suis aperçue finalement que le déclencheur de la dépression venait de moi, que c'est moi qui avais mis tout cela en place, j'avais décidé que ça n'allait pas bien se passer, j'avais décidé de les faire « payer » en les culpabilisant. Pour autant je suis allée trop loin et je ne pouvais plus arrêter les choses, en plus, plus personne ne me croyait ! Lors des séances EMDR nous avons travaillé des événements du passé proche et qui se sont tous révélés être en lien avec le passé lointain, mon enfance. Plus les séances avançaient dans le temps et plus j'avais de facilités à faire les liens entre les événements du présent ou du passé proche et ceux du passé. 

    J'ai compris que ma mère avait un comportement « pervers », manipulateur, quuand j'étais enfant elle prenait plaisir à me voir la chercher, à me voir en position de faiblesse, voir de détresse pour, en plus, me faire remarquer ensuite que mon comportement n'était pas normal. J'ai aussi compris qu'elle prenait plaisir à me voir culpabiliser et que c'était un moyen pour elle de garder « le contrôle » sur moi. J'ai compris qu'elle était extrêmement narcissique et manipulatrice et prête à tout pour qu'on lui « appartienne », surtout le mental. J'ai compris que j'étais dans une situation de « sidération » face à elle. J'ai compris pourquoi j'avais tant de mal à prendre une décision, à avoir un avis et à la conserver. J'ai aussi compris qu'elle m'avait infantilisée et que j'étais dans une relation de dépendance à l'autre qui ne me permettait pas d'avoir un autre rôle comme celui d'épouse ou de maman. J'ai réalisé que j'avais peur qu'elle ne m'aime plus.

      Au cours des séances d'EMDR, j'étais très en colère, contre tout le monde. Parfois je me « trompais de colère », et la colère dirigée contre ma mère allait vers mon mari. Il m'a été très difficile d'accepter que ma mère était une manipulatrice et que je ne pouvais plus avoir aucune attentes vis-à-vis d'elle. Il m'a été encore plus difficile d'accepter que j'avais parfois moi-même des comportements manipulateurs.

     Grâce à la thérapie j'ai pu faire des parallèles entre des situations du présent et celles du passé et mieux comprendre pourquoi j'agis de telle ou telle manière au présent. J'ai réussi à analyser certaines situations du passé, pour les voir sous un jour nouveau et de comprendre pourquoi je ressens telle ou telle chose. Je peux reconnaître les comportements manipulateurs pour m'en protéger. Durant la thérapie, j'ai revécue certaines situations du passé et ressentie les sentiments que j'avais pu éprouver, les pensées que j'avais pu avoir quand j'étais petite. Je peux repenser à ces situations aujourd’hui sans ressentir cette douleur, maintenant je me sens forte et avec une bonne estime de moi.


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  • Un patient m'a confié son témoignage écrit, je le recopie ici avec sa permission. Il a dans les 50 ans et aujourd'hui va très bien.

    Témoignage:

     

    " Ma mère, femme au foyer, était une personne protectrice. La profession de mon père faisait qu'on ne le voyait pratiquement que le week-end.

    J'ai toujours été libre de mes actes.
    Aucun conformisme, rares directives.

    Timide, le parlé rare dans le sens où je n'ose m'exprimer de peur de faire ressortir une image qui ne plairait pas aux autres, me réfugiant dans le sport ou la lecture, mon enfance se déroule jusqu'à l'âge de 13 ans de façon neutre.

    Adolescence: premières prises d'alcool: effets qui paraissent bénéfiques tant au point de vue psychologique que physique: je me sens supérieur aux autres, ma langue se délie.

    Au cours des années l'absorption d'alcool augmente avec l'âge et les lendemains délicats arrivent: impossibilité d'aller au travail, problèmes familiaux et bien d'autres désagréments. Envie de boire qui se manifeste plus souvent, fébrilité physique et surtout nerveuse: tremblements, obligation de prendre des calmants puis des anti-dépresseurs.

    Plusieurs sevrages, deux cures de désintoxication dans un établissement spécialisé ne me guérissent pas.
    Les pulsions alcooliques son insoutenables et incontrôlables.
    Entre temps les visites chez les psychologues et les psychiatres ne donnent rien: l'origine de cette maladie est indéterminée.

    Puis « la » psychiatre et « le » psychologue: la thérapie EMDR est mise en place.
    Première séance difficile mais les suivantes me font prendre conscience que je suis sur le bon chemin.
    Les souvenirs s'estompent, sont maîtrisés: chaque séance m'apporte du positif: je me sens plus fort.
    Plus fort aussi face à l'alcool mais surtout ce sont les changements sur mes pensées, mes réactions qui me paraissent plus appréciables.

    Nous sommes à la fin de la thérapie, et pour moi l'espoir est très fort.
    Je suis totalement abstinent depuis 7 mois."

     

     

    Je remercie particulièrement ce patient pour son témoignage.

     


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    - S’il y a des demandes sur telle ou telle pathologie, je pourrai faire un éclaircissement théorique en un article comme ceux déjà existants.

     

              De mon point de vue la première démarche, quand on souffre d’un problème psychologique, est de reconnaître que notre souffrance peut être liée à un trouble psychique. Ce site est là pour éclairer certains domaines des troubles psychiques, et pour orienter selon votre optique de prise en charge (se référer à la section « comment choisir son psy ? »).


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